Et si la posture professionnelle… était d’abord une posture intérieure, en mouvement ?
- Marina KM

- 2 juin
- 3 min de lecture
Et si la posture professionnelle était d’abord une qualité de présence ?Non une technique à maîtriser, mais un mouvement intérieur, en lien avec ce que l’on vit, ressent, traverse.
Ce texte est une invitation à observer autrement ce qui se joue dans la relation : à l’autre, à soi, et à ce qui circule subtilement entre les deux.Un pas de côté, pour renouer avec ce qui nous soutient vraiment, de l’intérieur.
Avant d’être psychologue, j’ai travaillé plusieurs années comme cadre en ressources humaines, au sein d’un service de formation professionnelle.
J’y ai accompagné des évolutions, animé des temps de réflexion, mené des entretiens de recrutement.
Mais ce que j’y observais allait bien au-delà des trajectoires ou des choix de carrière.
En filigrane, quelque chose d’autre se disait.
Derrière les mots.
Dans les silences, les tensions, les hésitations.
Dans ces instants où l’on parle de compétences, mais où c’est le besoin de sens qui affleure.
Dans ces moments où l’extérieur exige, attend, sollicite… et où, en dedans, ça bouge, ça doute, ça cherche.
Aujourd’hui, comme psychologue, je retrouve ces échos.
Sous d’autres formes.
Chez celles et ceux qui accompagnent, enseignent, transmettent, soutiennent.
On parle souvent de posture professionnelle.
Mais rarement de ce qui la soutient en profondeur.
De ce qui, à l’intérieur, influence notre manière d’être là.
Notre présence.
Notre justesse.
Notre capacité à écouter l’autre, mais aussi soi-même.
Ce texte est né de ces observations-là.
Celles faites en consultation, mais aussi en entreprise, en formation, en équipe.
Il ne cherche ni à définir, ni à expliquer.
Il propose un déplacement.
Une autre manière d’aborder ce qui se joue dans les relations professionnelles.
Observer, avant d’intervenir
Dans des métiers tournés vers l’autre, il peut être tentant de faire, d’agir, de répondre. Mais que se passe-t-il si l’on commence par observer ? Observer ses ressentis. Observer ce que l’autre vient activer en soi.
Observer ces mouvements intérieurs, subtils parfois, mais toujours présents.
Sans vouloir les corriger. Juste les reconnaître.
Et si, au lieu de savoir quoi faire, on s’autorisait parfois à ne pas savoir, pour mieux sentir ?
Et si l’autre était aussi un miroir ?
Dans toute relation, professionnelle ou non, il y a une part d’écho.
Un mot, un ton, une attitude peuvent raviver une mémoire, réveiller un manque, toucher une attente silencieuse.
Ce n’est pas une faille.
C’est une information.
Un indice de ce qui, en nous, cherche peut-être encore à être vu, accueilli, intégré.
Et de ce qui, parfois sans que nous en ayons conscience, colore notre manière d’entrer en lien.
Parfois, notre posture professionnelle porte le poids de nos manques, de manière subtile.
Le besoin de reconnaissance.
Le désir d’être utile.
La quête de légitimité.
Alors on en fait plus. On s’oublie un peu. On confond présence et performance. Et si, là encore, ce n’était pas une erreur mais un signal ?
Un appel à revenir à soi. À ce qui, en nous, cherche à être reconnu autrement qu’à travers l’autre.
Le vide, ou l’espace intérieur
Il y a des moments de creux.
De flou.
D’essoufflement.
Où l’on fait tout ce qu’il faut, mais où quelque chose reste en décalage.
Ce n’est pas toujours un vide à combler.
C’est peut-être un espace à écouter.
Un passage. Une brèche.
Qui appelle une respiration, une pause, un retour à soi.
Et si c’était là, aussi, une ressource ?
Un endroit où l’on peut entendre ce que l’on a trop longtemps tu.
Ce texte ne cherche ni à conseiller, ni à corriger.
Il propose une mise en perspective.
Une invitation à interroger ce qui, en soi, fonde la posture.
Non comme une méthode à appliquer, mais comme un mouvement vivant.
Un cheminement intérieur, en lien avec ce que l’on incarne dans le monde.
Et si c’était cela, le cœur de la posture professionnelle ?
Pas seulement ce que l’on fait.
Mais comment on est là.
Présent.
À soi.
À l’autre.
Et à ce qui circule subtilement entre les deux.
Pour laisser résonner…
Qu’est-ce qui, en vous, soutient votre posture aujourd’hui ?
Quels mouvements intérieurs précèdent vos élans vers l’autre ?
Et si l’espace entre vous et l’autre devenait un lieu d’observation plutôt qu’un terrain d’action immédiate ?Qu’aimeriez-vous entendre, en vous, que vous n’écoutez pas encore tout à fait ?
Si ces mots ont résonné pour vous, je serais heureuse de lire ce qu’ils éveillent, interrogent ou ouvrent.
N’hésitez pas à partager ce qui vous traverse… ou simplement à laisser le silence continuer le chemin.




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