Accueillir le vide : une invitation à se (re)découvrir

Ce texte est né de ce que j’entends, en consultation, mais aussi dans ces moments simples de la vie où le silence revient, où l’agitation s’éloigne.

Il ne cherche pas à combler. Il ouvre un espace.

Celui d’écouter ce que ce “vide” tente de dire.

Quand le vide se fait sentir

Il y a ces moments où, malgré une journée bien remplie, quelque chose en nous sonne creux.

Ou ces matins où l’on se sent dispersé, même si l’emploi du temps est complet.

On parle alors de vide. De manque. De flottement.

On ne sait pas toujours mettre un mot dessus.

Et souvent, on cherche à le remplir.

Avec du bruit, de l’activité, de la distraction.

Comme si cela pouvait faire taire ce qui, en réalité, tente de s’exprimer autrement.

Ce que le vide vient réveiller

Le vide dérange, parce qu’il nous met face à nous-mêmes.

Sans détours. Sans masque.

Sans agitation pour nous distraire.

Il fait remonter des questions qu’on croyait éteintes.

Des désirs oubliés. Des besoins mis de côté.

Et si ce vide n’était pas une absence, mais un passage ?

Un espace de transition, fragile mais fécond.

Un seuil vers ce qui, en nous, est prêt à émerger.

De quoi avons-nous réellement faim ?

Avant de chercher à combler, peut-être pouvons-nous simplement nous demander :

Qu’est-ce que je ressens vraiment ?

De quoi ai-je besoin, là, maintenant ?

Du repos ? Du lien ? De sens ?

Parfois, ce que nous appelons “vide” est une fatigue que l’on n’a pas écoutée.

Une envie que l’on n’a pas nommée.

Un appel à se retrouver.

Un espace à habiter

Ce que nous appelons vide peut devenir un point d’appui.

Un silence avant un nouvel élan.

Un souffle avant une direction.

Il ne s’agit pas de glorifier le manque.

Mais de lui laisser une place. À sa juste mesure.

Avec douceur. Avec présence.

Peut-être que ce vide murmure.

Et peut-être que ce qu’il murmure mérite d’être entendu.

Peut-être que ces mots trouveront un écho.

Ou simplement une pause, un moment de retour à soi.